Practical management of manure in moutain areas. The example of the Massif central.
Pratiques de gestion des effluents d’élevage en zone de montagne. L'exemple du Massif central
Résumé
The management of manure has been essential in the history of agriculture. With the emergence of synthetic mineral fertilizers and mechanization, management has been neglected and dramatically modified. The renewed attention given to waste and the problems that can be correlated imply a better knowledge of management practices, especially in mountain areas seldom studied. The Massif Central was chosen as the study area because of the diversity of soil and climate conditions and existing farming systems. An analysis of available concepts and models has resulted in a conceptual model for managing manure suitable for this study. A comprehensive approach to management practices was made at the farm level with three complementary methods. The monitoring of actual practices in three farms shows how important is the amount of time dedicated to this management. Surveys carried out in 30 farms spread over three territories (Aubrac, Millavois and Sancy) show a wide variety of manure management practices, which however allows to distinguish 12 types of management. The following experiments on 11 sites in the Massif Central, in partnership with the relevant Agriculture Chambers, stressed the longterm agronomic impact of manure. Beyond the consideration of the rules (land application sites, quantities, practice’s registration...) and constraints of each livestock farming system (buildings, field pattern, equipment, manure’s type...), the agronomy is the first factor called up by farmers to implement and evolve manure’s management practices. Furthermore, the farmer modifies or changes his practices according to social and territorial factors too often neglected. This study emphasizes the conciliation role of the farmer who has to synthesize recommendations and expectations of all stakeholders.
La gestion des effluents d'élevage a été primordiale au cours de l’histoire de l’agriculture. Avec l’apparition des engrais minéraux de synthèse et la mécanisation, cette gestion a été délaissée et profondément modifiée. Le regain d’intérêt accordé aux effluents et les problèmes qui peuvent y être corrélés impliquent une meilleure connaissance des pratiques de gestion, notamment dans les zones de montagne plus rarement étudiées. Le Massif central est le territoire d’étude choisi en raison de la diversité des conditions pédo-climatiques et des systèmes d’élevage présents. Une analyse des concepts et modèles disponibles a abouti à un modèle conceptuel de gestion des effluents d'élevage adapté à cette étude. Une approche globale des pratiques de gestion a été faite à l’échelle de l’exploitation avec trois méthodes complémentaires. Le suivi de pratiques réelles dans trois exploitations montre l’importance du temps consacré à cette gestion. Les enquêtes dans 30 exploitations réparties sur trois territoires (Aubrac, Millavois et Sancy) mettent en évidence une grande variété de pratiques de gestion des effluents, lesquelles permettent cependant de distinguer 12 types de gestion. Le suivi d’expérimentations, sur 11 sites du Massif central en partenariat avec les Chambres d’Agriculture concernées, soulignent l’incidence agronomique à long terme des effluents d’élevage. Au-delà de la prise en compte du cadre réglementaire (sites d’épandage, doses, enregistrement des pratiques…) et des contraintes propres à chaque système d’élevage (bâtiments, parcellaire, matériel, type d’effluent…), l’agronomie apparaît être le premier facteur mobilisé par l’agriculteur pour mettre en place les pratiques de gestion des effluents d'élevage et les faire évoluer. Par ailleurs, l’agriculteur modifie ou aménage ces pratiques selon des facteurs sociaux et territoriaux trop souvent négligés. L’étude souligne son rôle fondamental de synthèse et de conciliation des attentes et recommandations de tous les intervenants concernés.