Labour demand and the employment of older workers in France
Le rôle de la demande de travail dans le faible emploi des travailleurs âgés en France
Abstract
The low employment rates of older workers (aged 50 and above) in France are directly related
to the widesprehd use of state-subsidized early retirement schemes. These schemes may in turn
be a response tb a low demand for older workers. We investigate the connection between labour
demand and public policies along three dimensions: the Delalande tax (a firing cost for workers
aged 50 and above), implicit long-term contracts and technical and organisational change.
A theoretical model predicts a positive effect of the Delalande tax on the employment of older
workers. However, the empirical analysis shows a smaller labour hoarding effect than predicted.
This result points toward other factors that may reduce the demand for older workers.
The early departure of older workers from the labour force may help relieve the pressure on the
implicit long-te 1m contracts which bind firms and workers. Facing shocks, firms would rather incite
older workers t leave even if they must provide significant compensation: these departures allow
the firm to adj st its labour force without a breach of contract. Under some circumstances, state
subsidies will b necessary to enable the firms to fulfil their promises - this provides an economic
rationale for state subsidies to early retirement schemes. We provide preliminary evidence consistent
with this mechanism: prime-age workers with sufficient seniority in the firm appear to be protected
against lay-offs by the departure of older workers.
Older worl ers may also suffer from technical and organisational change. We find evidence
that older worl ers with less favourable characteristics leave firms undergoing such modernisation.
However, modern and modernized firms provide more training to all their workers, including older
ones. These re ults tend to show that technical and organisational change affects older workers
directly rather than through a comparative disadvantage with regard to training. Alternatively,
they are consis ent with the view that firms render changes acceptable in two ways: by getting rid
of reluctant older workers (through early departure schemes) and by training the others.
Le faible taux d'emploi des travailleurs de plus de 50 ans en France est étroitement lié aux
cessations anticipées d’activité (préretraites, chômage avec dispense de recherche d'emploi). Mais
la persistance de ces dispositifs conduit a se demander si une insuffisante demande de travailleurs
âgés ne sous-tend pas les politiques publiques de retrait anticipé d’activité. Cette articulation entre
demande de travail et politiques publiques est étudiée selon trois axes: la contribution Delalande
(taxe spécifique sur le licenciement des travailleurs de plus de 50 ans), les contrats implicites de
long terme et le changement organisationnel et technologique.
L’évaluation théorique de la contribution Delalande prédit un effet positif sur l'emploi des
travailleurs âgés, dans la mesure où les effets favorables de la protection de l'emploi sont amplifiés
pour ce public majoritairement en emploi dont les taux initiaux de licenciement sont faibles. Empiriquement
cependant, l'effet de rétention en emploi est plus faible que prédit. D'autres facteurs
semblent donc limiter la demande de travailleurs âgés.
L’éviction des travailleurs âgés peut ainsi servir de "soupape d’échappement" aux contrats
implicites de long terme qui lient salariés et employeurs. Face aux chocs qui les affectent, les entreprises
privilégieraient le départ des travailleurs âgés, ce qui aurait l'avantage de ne pas constituer
une rupture du contrat de long terme tout en permettant les ajustements d’effectifs. Dans certains
cas, la subvention de l'Etat serait nécessaire pour permettre aux entreprises d'honorer leurs engagements
- ce qui fournit une piste d'explication économique des préretraites. Un premier test
empirique conforte ces arguments théoriques : Ie rôle protecteur de l’ancienneté aux âges médians
se serait maintenu grâce aux départs anticipés d'une partie des travailleurs âgés.
Les travailleurs âgés sont, en second lieu, susceptibles d’être déstabilisés par Ie changement
organisationnel et technologique. Les résultats empiriques indiquent une éviction sélective des travailleurs
âgés hors des entreprises qui se modernisent. En revanche, l’accès à la formation continue
augmente dans ces entreprises, sans distinction d'âge. Ces résultats peuvent s’interpréter comme
des effets du changement organisationnel et technologique, lequel pénaliserait directement les travailleurs
âgés, sans que ceux-ci soient fortement désavantagés par rapport a la formation. Ils peuvent
aussi correspondre aux conditions d'adoption du changement organisationnel et technologique :
pour faire accepter le changement, les entreprises auraient recours a I'éviction d'une partie des
travailleurs qui y résistent (en s'appuyant sur les subventions aux retraits anticipés d’activité) et
à la formation des autres.