Fukushima ˸ un accident «Made in Japan» ? Analyse sémiotique de la causalité au Japon - PASTEL - Thèses en ligne de ParisTech Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2021

Fukushima ˸ a Japan-Made Disaster ? A semiotic analysis of causation in Japan

Fukushima ˸ un accident «Made in Japan» ? Analyse sémiotique de la causalité au Japon

Résumé

In the aftermath of the nuclear accident of Fukushima, a range of investigation reports and scientific publications in Japan concluded, surprisingly, that the cause of the accident was cultural and that Fukushima was a disaster “Made in Japan”. With a thorough analysis of those discourses, we realized that this form of causation, to justify itself, is based on a deep network of analogies made between different historical events. To investigate further this type of rationality, we conduct in Japan between 2017 and 2018 some interviews with the scientists of the field “Made in Japan”. Adopting the pragmatist approach of the philosopher Charles Sanders Peirce, we analyzed afterward our data through the filter of his formula of the analogical reasoning, in order to extract, in particular, the structural properties ingrained in the discourses. From our observation, we conclude that the argument “Made in Japan”, and beyond the whole object “Japan”, is determined, in a cyclic frame of success and failures, by an imaginary outsider interpreter, which is itself part of the interpretant. Those results indicate the possible existence of a Japanese codex, which means a collective memory, from where a specific logic arises. This onto-logic questions with a mise en abyme the structural logic of our own study, and raises questions about the semiotic analysis in an intercultural context.
Dans les mois qui suivirent l’accident nucléaire de Fukushima, une série de rapports d’enquête et de travaux universitaires au Japon ont conclu, de manière surprenante, à une origine culturelle à l’accident, faisant de Fukushima un accident « Made in Japan ». Par une étude approfondie de ces discours, nous avons réalisé que cette « causalité » s’appuyait pour se justifier sur des analogies entre des évènements historiques de nature différente. Afin d’interroger le fonctionnement de ce raisonnement, nous avons mené au Japon entre 2017 et 2018 des entretiens avec les scientifiques du champ « Made in Japan ». Adoptant l’approche pragmatiste du philosophe Charles Sanders Peirce, nous avons par la suite passé nos données transcrites au tamis d’une formule rigoureuse du raisonnement analogique, et ce afin d’extraire notamment les propriétés structurelles sous-jacentes aux discours. Il a été tiré de nos observations que l’argument « Made in Japan », et au-delà tout discours sur l’objet « Japon », est déterminé, dans une trame cyclique d’échecs et de succès, par un interprète imaginaire extérieur, partie prenante de l’interprétant. Ces résultats indiquent l’existence possible d’un codex japonais, au sens d’une mémoire collective, duquel prendrait naissance cette logique particulière. Cette onto-logique interroge par une mise en abyme notre propre logique et ouvre à un questionnement sur l’analyse sémiotique en terrain interculturel.
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  • HAL Id : tel-03285896 , version 1

Citer

Mathieu Gaulène. Fukushima ˸ un accident «Made in Japan» ? Analyse sémiotique de la causalité au Japon. Risques. Université Paris sciences et lettres, 2021. Français. ⟨NNT : 2021UPSLM016⟩. ⟨tel-03285896⟩
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