Être paysage, un exercice pluriel : Sans le corps, pas d'accès communautaire au paysage - PASTEL - Thèses en ligne de ParisTech Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2016

BEING LANDSCAPE, : A MULTI-FACET EXERCICE No community access to the landscape

Être paysage, un exercice pluriel : Sans le corps, pas d'accès communautaire au paysage

Résumé

The research in landscape mentally inhabits the outside. The landscape, the one which moves us or disgusts us, sensory, is here envisaged as a realistic fction of the traveling body. Experienced with the multiple paths which go alongside the landscape with each crossing, I question the validity of this research topic. What if the landscape escaped straight away at each attempt to capture it? How do its multiple shapes gather around themselves to nest the wholeness of one being? Here, we can try to phrase a conception of the landscape as a fabric, not only spread at a geographical level but also imprisoning in its fbers the body and the soul of each being. The outside, as the habitat of each creature, is no longer just an environment, but becomes a landscape. Suggesting exercises to access the outside to address the landscape collectively is the aim of this Ph.D. research. It is in this context where living is no longer claimed by a welcoming landscape that my work attempts to put the body back in movement and then to render it able to assess a landscape. A landscape is expressed both through representations and ways. The former are about expressions and the latter are about materials. Between the locution and the substance, what is the pattern? Is the body susceptible to move towards the landscape and does the landscape have the resources to receive it? In the frst part, rather than a text displayed and discussed by dissident voices, I involve the keywords offered by education to develop a discourse. At a crossroad between research and practice, I build my thesis from my position as a practicing landscaper and as a landscape project teacher at the ENSP in Versailles. My work relies on a criticism of Mouvance, 50 mots pour le paysage, written in 1999 by six landscape researchers, who built a frst theoretical approach. After a presentation, their views are debated with a lexicon elaborated during the four years spent working on this thesis. At last, I test with my students the vitality of these words in different landscape places or professional practice situations, in order to build on a freshened basis the very corpus of what can be expressed in the landscape. These words are the abstract basis of feldwork teaching sessions detailed in the second part. The Parc des Lilas, in Vitry-sur-Seine is the study framework of exercises done with my students in a landscape project. This park, started in 1980, is still under arrangement. Without a signature, it has no name and is defned as unexpected, an alias, a tempo. Its qualitiesualities give it its substance: it has become allochtonous, an alien product in its own place. Its chronicles enables one to unearth a changing way to ascertain the landscape of a place. The Parc des Lilas is used as a basis for the lexicon’s defnition and evaluation of the Parc’s conception as a produced landscape. In the third part, the proposition is to place the body in a landscape in order to assess it. The research protocol is immediate and is defned from successive products of movements, of speech and then of written production. The production is that of a research in action, stopped and commented, the research itself going further than its formulation. I offer here a guide for the commentaire composé de paysage (CCP), the composed commentary of the landscape, an avatar towards educational applied project, a proposition of educational innovation, where protocols and prerequisites are part of the formulation. Linguistic and abstraction levels are no longer obstacles to understanding the landscape. The CCP is the frame of a landscape offered to everyone. The real and the imaginary are redistributed as they appear. Body and landscape feed into a «landscape physiology», which is taught through attendance.
La recherche en paysage habite le dehors mentalement. Le paysage, celui qui nous émeut ou nous dégoûte, sensoriel, est envisagé ici comme une fiction concrète du corps en voyage. Éprouvée, par les voies multiples qui escortent le paysage à chaque traversée, j’interroge la validité de cet objet d’étude. Et si le paysage échappait aussitôt à chaque essai de capture ? Et comment ses multiples formes se resserrent-elles autour de soi pour nicher une complétude de l’être ? C’est ici que peut se formuler une conception du paysage comme celle d’un tissu, non plus seulement déployé sur le fond géographique mais emprisonnant dans sa fibre les corps et âme de chaque être. Le dehors, comme habitat de chaque créature, n’est plus purement un environnement, il devient un paysage. Proposer des exercices d’accès au dehors, pour pouvoir adresser le paysage de manière collective, est l’objectif de ce travail de thèse. C’est dans le contexte où habiter n’est plus proclamé par un paysage d’accueil que mon travail cherche à remettre le corps en exercice, puis en capacité d’évaluer un paysage. Un paysage se dé- clare à la fois par des représentations et des façons. Les unes traitent des expressions, les autres des matières. Entre la locution et la substance, qu’est-ce qui fait motif ? Le corps est-il susceptible de s’avancer vers le paysage et celui-ci a-t-il des ressources pour le recevoir ? Dans une première partie, plutôt que le texte déployé et discuté par des voix dissidentes, je mets en jeu des mots clefs proposés par l’enseignement pour l’élaboration d’un discours. A l’angle de la recherche et de la pratique, je construis ma thèse depuis ma place de paysagiste praticienne et enseignante du projet de paysage à L’ENSP de Versailles. Je m’appuie sur une critique de « Mouvance, 50 mots pour le paysage » proposée en 1999 par six chercheurs en paysage qui ont construit une première proposition théorique. Après un exposé, ils sont mis en débat avec un lexique construit lors des quatre années de la préparation de cette thèse. J’éprouve enfin, avec mes étudiants, la vitalité de ces mots dans des lieux de paysage ou des situations de pratiques professionnelles afin de construire sur une base vivifiée, le corpus même de ce qui peut s’exprimer en paysage. Ces termes sont la base abstraite de travaux pédagogiques conduits sur le terrain présenté dans une seconde partie. Le Parc des Lilas, à Vitry-sur-Seine est le cadre d’étude des exercices donnés dans des ateliers de projets de paysage sur lesquels travaillent mes étudiants. Ce parc, amorcé en 1980, est en cours d’agencement. Sans effet de signature, il ne trouve pas son nom, est qualifié d’inattendu, d’alias, de tempo. Des qualités lui confèrent sa substance : il devient un produit allochtone en son propre lieu. Sa chronique permet de mettre au jour une façon mobile d’accréditer le paysage d’un lieu. Le parc des Lilas sert d’appui à l’épreuve de définition des termes du lexique et se mesure à la pensée du Parc, en tant qu’objet de paysage produit. La proposition, développée en troisième partie, place le corps dans un acte de perception pour expertiser le paysage. Le protocole de recherche, immédiat, se définit à partir des produits successifs du geste, du discours oral, puis de la production écrite. La production est celle de la recherche en marche, arrêtée, glosée ; elle même projetant plus loin l’énoncé. Je présente ici une notice pour l’usage du commentaire composé de paysage (CCP), un avatar vers le projet en pédagogie appliquée. Proposition d’innovation pédagogique où protocoles et préalables participent à la remise de l’énoncé. Niveaux de langue et niveaux d’abstraction ne sont plus des obstacles à un entendement du paysage. Le CCP tient le cadre d’un don du paysage à une population entière. Réel et imaginaire revigorés sont redistribués par le jeu de leur apparition. Corps et paysage s’alimentent en une « physiologie du paysage » qui s’enseigne par fréquentation.
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Origine : Version validée par le jury (STAR)

Dates et versions

tel-04073235 , version 1 (18-04-2023)

Identifiants

  • HAL Id : tel-04073235 , version 1

Citer

Françoise Crémel. Être paysage, un exercice pluriel : Sans le corps, pas d'accès communautaire au paysage. Géographie. AgroParisTech, 2016. Français. ⟨NNT : 2016AGPT0045⟩. ⟨tel-04073235⟩
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